mercredi 1 juillet 2009

Le tiramisu au B...

Une fois n’est pas coutume, ce blog se mue aujourd’hui en un blog de cuisine et vous propose ma recette favorite (et jusque là secrète) de mon fameux (je l’espère) tiramisu au B...

Mais avant de se lancer plus avant dans la partie technique de la recette, quelques mots d’explications sont nécessaires pour situer le contexte original de la création de ces photos afin de rassurer (ou pas d’ailleurs) ceux qui pourrait trouver étrange cette soudaine (ou pas) poussée de narcissisme (voire d’exhibitionnisme). Voilà maintenant un peu plus de deux ans, j’avais la chance de participer à un stage « résidentiel » de théâtre dans le cadre des activités annexes du monitorat et d’y rencontrer un groupe de personnes devenues depuis un véritable groupe d’amis. Si nous n’avions en commun au départ que le fait d’être moniteurs à l’Université, des liens très forts se sont tissés entre nous - les VIPs – au travers d’une correspondance « mailesque » fournie, de rencontres nombreuses et variées, voire de week-ends plus ou moins prolongés à Nantes, Bruxelles ou Camden Town plus récemment. Une des traditions qui s’est instaurée parmi nous est celle du « super cadeau superpersonnalisé » offert lors des soutenances de thèses ou des visites. Ainsi, nous avons eu l’occasion de participer à des shooting photos pour un calendrier-tatouage de fées 2009 pour Karine (mes amis de facebook auront peut être le privilège de découvrir d’ici peu la photo de Mr August, il est encore temps de s’inscrire !..), de recevoir une splendide collection de sorcières pour Tali et moi ou encore des converses ultra personnalisées pour Jonathan.

Le 30 juin dernier, notre plus jolie Emilie du groupe soutenait à son tour sa thèse. Faisant partie des cuisinières les plus distinguées du groupe - pour preuve son pot de thèse était aussi fantastique que la soutenance était brillante – nous avions décidé de la surprendre en lui confectionnant le livre de cuisine des VIPs, dans lequel chacun devait faire part de sa recette et de l’illustrer à sa façon. Pour ma part, le thème était « tiramisu et tablier côte d’or » et voici donc la recette …

Ingrédients (pour 8 personnes)

- 3 œufs

- 100 g de sucre

- 250 g de mascarpone

- des biscuits à la cuillère et/ou des spéculos.

- 50 cL de café non sucré

- de la poudre de cacao

- l’ingrédient secret …

Préparation

Séparer les blancs des jaunes.

Mélanger les jaunes et le sucre. Rajouter le mascarpone au fouet et éventuellement homogénéiser le tout au mixer plongeur.





Ajouter l’ingrédient secret à ce mélange.





Monter les blancs en neige et les incorporer délicatement à la spatule au mélange précédent.

Tremper rapidement les biscuits (à la cuillère et /ou spéculos) dans le café.


Tapisser le fond du moule avec les biscuits. Recouvrir d'une couche du mélange crémeux. Alterner ainsi biscuits et crème jusqu’en haut du moule et terminer par une couche de crème. Saupoudrer de cacao.




Réserver au réfrigérateur pendant au moins 4 heures avant de déguster.

dimanche 24 mai 2009

Samson, le premier terroriste kamikaze

Récemment nommé directeur de l’Opéra de Flandre qui rassemble les opéras d’Anvers et de Gand, Aviel Cahn a fait le pari osé de monter une version moderne de Samson et Dalila, l’opéra de Camille Saint-Saëns et d’en confier la mise en scène à un duo de metteurs en scène, l’israélien juif Omri Nitzan et l’arabe israélien Amir Nizar Zuabi.

Avant d’aborder la critique à proprement parler de cette version de Samson et Dalila qui a déjà fait couler beaucoup d’encre en Flandre, en Belgique et même jusque dans le New York Times, revenons quelques instants sur le mythe de Samson dans la Bible. Né afin de délivrer Israël des Philistins, et élevé comme un nazir, c'est-à-dire entièrement consacré à Dieu, il dispose par sa grâce d’une force surhumaine dont le secret réside dans sa chevelure qui ne lui a jamais été coupé. Cependant, sa puissance dérange, particulièrement parmi les Philistins qui, ne pouvant le vaincre frontalement, décident d’employer la ruse et essayent de le faire succomber aux charmes de la vile Dalila. Par trois fois, celle qui l’a séduit lui demande de lui révéler son secret et par trois fois Samson parvient à la tromper, mais la quatrième fois est la bonne. Les Philistins peuvent alors s’emparer de lui, lui couper les cheveux et lui crever les yeux. Alors qu’ils célèbrent leur victoire, Samson fait une nouvelle fois appel à Dieu et l’implore de lui redonner, pour une seule et dernière fois sa puissance surhumaine. Celui-ci accède à son désir ce qui permet à Samson de faire céder les colonnes de l’édifice dans lequel il est retenu prisonnier, le réduisant en ruine et faisant périr ses ennemis dans les décombres. Certains disent donc que Samson est le premier terroriste kamikaze de l’histoire de l’Humanité et qu’il aurait par sa mort causé plus de victimes que de son vivant.

Il n’en fallait pas plus pour donner l’idée aux metteurs en scène d’inverser les rôles et de donner à Samson les traits d’un Palestinien en révolte contre les occupants israéliens et c’est à ce spectacle qu’il nous a été donné d’assister à l’Opéra de Gand ce mardi 19 mai 2009. (pour d'autres détails sur cette soirée, se reporter au message précédent ...)

D’un point de vue purement technique, le travail effectué est absolument remarquable. Les chanteurs sont brillants, les chœurs impressionnants, l’orchestre est parfait, la mise en scène qui joue sur deux scènes superposées et mobiles où les Philistins-Israéliens tiennent le haut du pavé et passent leur temps à danser et à boire du champagne pendant que ces pauvres Palestiniens-Hébreux (c’est assez difficile à écrire) vivent dans leur ombre, si ce n’est pas à leur merci- est très intéressante, de même que les chorégraphies de séduction des Philistines.

Là où les choses se compliquent, c’est au niveau du point de vue politique des scènes qui nous sont exposées. Dans le premier acte, certaines images sont déjà fort dérangeantes. Ainsi, l’ouverture sur le chœur des Palestiniens-Hébreux, mené par Samson le terroriste et un vieillard aux des faux airs d’Oussama Ben Laden et s’agenouillant périodiquement en prière est particulièrement inquiétante. De même, la violente diatribe de du Grand-Prêtre de Dagon, contre le Dieu et le peuple d’Israël est rendu encore plus difficile à supporter quand celui-ci est vêtu en rabbin et coiffé d’une kippa. Par la suite, lors d’une altercation entre les Palestiniens et l’armée philistine, c’est - on a envie de dire naturellement - un enfant palestinien qui en fait les frais et est tué en même temps qu’un soldat.

Après l’entracte, la pièce et la caricature reprennent mais ce qui aurait pu être une farce subversive tourne de plus en plus au trivial et au grossier. Toutes les clés de la lecture simpliste de cette mise en scène ont déjà été données au premier acte et la suite n’apporte rien de plus, les philistins-israéliens comme leur armé sont vulgaires et jouissent explicitement de leur pouvoir alors que les pauvres terroristes palestiniens sont maltraités et humiliés. Passons rapidement sur l’interlude sans parole entre le deuxième et le troisième acte qui atteint l’apex du grotesque alors que l’enfant tué au premier acte revient, omniprésent dans toute la suite de l’opéra et peint en rouge sang comme une sorte de symbole. C’est d’ailleurs de lui que viendra le deus ex machina final, lorsqu’il portera à Samson la ceinture d’explosive du premier terroriste qui manque tellement d’originalité qu’on se prend à espérer qu’elle arrivera plus vite.

Mais même dans la subversion, les choses ne vont pas jusqu’au bout. Ainsi, les militaires israélo-philistins ne portent pas des uniformes de Tsahal et les terroristes qui se préparent cachent leurs visages dans des foulards blancs quand on aurait attendu des keffiehs. Pourquoi s’arrêter en si « bon » chemin et ne pas s’engager ainsi pleinement dans la facilité ? On pourrait presque être déçu si l’on n’était pas simplement déçu de voir autant de talents et de moyens mis dans une production artistique au service d’un projet qui ne sert finalement qu’à exacerber des rancoeurs sans proposer la moindre solution alors même que le travail commun de deux israéliens, l’un juif et l’autre arabe devrait pouvoir initier des perspectives toutes autres …

mercredi 20 mai 2009

Le tombeur de ces (vieilles) dames …

Aujourd’hui marque le grand retour sur ce blog du tombeur du troisième âge après de trop longs mois d’absence … Je ne vous promets pas de reprendre le rythme effréné des premiers mois, mais j’essayerai tout de même de vous faire partager quelques unes de mes aventures belges …

Tombeur du troisième age, disais-je puisqu'une fois de plus, j'ai pu constater mon effet ravageur sur toutes ces dames de plus de 60 ans lors de ma sortie à l'Opéra hier au soir. Dès mon arrivée au lieu de rendez vous, un centre culturel communautaire "juif laïque" (tout un concept déjà, soit dit en passant), je commence à dépareiller et à faire drastiquement baisser la moyenne d'age … Il faut dire que je suis ici en espionnage pour Tali, je n'ai pas vraiment choisi le moyen de transport pour me rendre à l'Opéra de Gent (Gand, en Flandres), ni de rater la Nouvelle Star (quoique ...). Tous les regards se portent sur moi, certaines sont persuadées de m'avoir déjà vu (c'est possible, mais d'habitude, il y a un cordon de sécurité entre elles et moi, et je vais finir par croire qu'il est nécessaire !), d'autres sont intriguées (un jeune homme en blouson en cuir et lunettes de soleil, elles ne sont peut être pas habituées), certaines sont déjà sous le charme, sans compter que ma galanterie naturelle ne m'empêche pas à qui de ramasser un objet tombé et devenu accessible sous la table, à qui de prêter mon journal ... Le piège se referme lentement sur moi ... surtout que ça va durer longtemps puisque le bus est plus d'une heure en retard.

Le voilà enfin. Nous nous approchons et je sens mon harem prendre ses marques. Il faut que j'aide celle-ci à monter dans le bus, que j'obture la ventilation pour telle autre, que je cède ma place à une troisième. Je suis ici invité (et même « l'invité surprise de l'ambassade » comme me l'annonce la responsable de cette sympathique colo) alors je m'y soumets de bon coeur. Les propositions se font de plus en plus pressantes : et si nous allions au cinéma plutôt qu'à l'Opéra ... J'arrive quand même à dormir pendant le trajet sur l'autoroute et nous voilà devant l'Opéra, à quelques minutes de la sonnerie donc nous gagnons nos places rapidement. Je reviendrai peut être plus tard sur l'intérêt de l'oeuvre, de la mise en scène, du message politique mais ce n'est pas l'objet de ce message. Dès l'entracte, voilà qu'on se raccroche à mon bras ... pour ne pas se perdre le long des ... douze mètres de couloirs qui nous séparent de la salle VIP (héhé) où nous attendent un cocktail, des pains surprises et le directeur de l'Opéra de Flandres. Mon avis est presque autant écouté que les explications du directeur. On me demande si avec toutes mes "connaissances" dans le domaine de l'Opéra (sic), je n'aurais pas mes entrées chez les éditeurs de théâtre, si je ne suis pas comédien, ... On veut d'ores et déjà m'inviter à des représentations et je suis rapidement à court de cartes de visites. Heureusement, la sonnerie vient me sauver et il faut refaire les douze mètres de couloir après un détour par le foyer du théâtre (qui est magnifique) avec mes nouvelles "meilleures amies".

Deuxième et troisième actes terminés, il faut rejoindre le bus. Je me retrouve "contraint" à accompagner ces dames à l'ascenseur, à retourner chercher un parapluie malencontreusement oublié, à les « monter » dans le bus, à ajuster l'air conditionné, à leur expliquer quel doit être leur avis sur le spectacle que nous venons de voir. Je suis maintenant « Monsieur Spitz » puisque mon nom est mentionné sur ma carte. Je déçois un tout petit peu quand j'explique que je me suis rendu au centre culturel en tramway et que je ne pourrais donc reconduire personne mais c'est aussi l'occasion pour certaines de me demander de les protéger à la station de taxi (il est près de minuit) quitte à ce qu'elles me déposent chez moi, même si ce n'est pas sur le chemin. Je négocie avec le chauffeur du bus pour qu'il nous dépose un peu avant le centre, je hèle un taxi qui s'arrête devant moi (comme dans les films !) et je peux m'enfuir en voyant s'approcher le tramway qui doit me ramener chez moi ...

Quelque chose me dit cependant que je serai probablement réinvité lors des prochaines activités culturelles du CCLJ ... Irai-je ?..

En attendant de vous retrouver dans les commentaires de ce message, je vous salue !

samedi 26 juillet 2008

Rabbi Jacob à la KUL

Qu’existe-t-il de plus franco-français que l’humour de Louis de Funès ? Voilà une chose qui me semblait évidente et pourtant, au fil des conversations avec mes collègues du labo, je me suis rendu compte que ses films, comme ce type d’humour qui me semblait si particulier, traversent fort bien les frontières puisqu’il est très populaire en Belgique (et pas seulement en Wallonie !), en Allemagne (!!) comme en Espagne. Il n’en fallait pas plus pour que, sous l’impulsion de Dominik, le post doc allemand, nous prenions la décision d’organiser une projection d’un de ces « chefs d’œuvre » du cinéma français au labo.

En deux coups de téléchargement et avec l’aide précieuse de Lesley, nous disposions d’une version du film sous-titrée en anglais, d’une réservation de la salle de séminaire et de son projecteur et son grand écran ainsi que d’une caisse de bières rafraîchies par la glace du labo. Et c’est donc devant un public pour le moins hétéroclite du point de vue des nationalités (un français, un allemand, des belges néerlandophones, une russe, des australiens, des espagnoles, un mexicain, une polonaise) que se sont une nouvelle fois déroulées les mésaventures de Pivert et consorts entre l’usine de chewing-gums et la Rue des Rosiers …

mardi 22 juillet 2008

Jour de Fête Nationale

Le 21 Juillet est traditionnellement le jour de la fête nationale en Belgique, instaurée afin de commémorer … on ne sait plus trop quoi et lorsque l’on cherche vraiment à savoir, on prend le risque de se rendre compte que le premier ministre lui-même confond les paroles de l’hymne national belge avec La Marseillaise. (Pour ceux qui auraient raté les aventures d’Yves Leterme le 21 juillet 2007, un résumé est disponible ici ) Toujours est-il que ce jour là est férié en Belgique et que de nombreuses célébrations ont lieu tout au long de la journée. En temps que membre du corps diplomatique au près du royaume de Belgique, Tali est naturellement invitée partout et j’ai l’honneur (et le plaisir) de pouvoir l’accompagner pendant toute la journée. Résumé des étapes principales …

La journée commence tôt le matin (et encore sous le soleil), par un Te Deum officié à la Cathédrale St Michel et Sainte Gudule. Pour nous y rendre, nous avons paré la voiture du fanion bleu et blanc et nous sommes bien vite au milieu du cortège des voitures des différents ambassadeurs, ministres et autre officiel. Nous faisons notre entrée par le grand escalier d’honneur et de façon beaucoup moins discrète que le Premier qui a décidé cette année de la jouer profil bas. Je suis installé sur les bancs des épouses des ambassadeurs, à quelques rangs derrière Tali et sous les auspices de mon Saint (Jean !). Quand tout le monde est installé, la famille royale au grand complet fait son entrée sous la nef et remonte l’allée principale sous les applaudissements. L’office est célébré dans quatre langues (le français, le néerlandais, l’allemand et l’anglais), accompagné par les chœurs et les grandes orgues de la Cathédrale et ne dure heureusement pas trop longtemps. A la sortie, après avoir une nouvelle fois applaudi le roi, il faut retrouver la voiture, ce qui n’est pas une mince affaire même si elle est fortement simplifiée par la présence des fanions.

Direction les services du protocole et le Palais d’Egmont pour un cocktail à l’invitation des Présidents des deux Assemblées ainsi que du Ministre des Affaires Etrangères. Grand escalier de marbre rose dans lequel on patiente en attendant d’être annoncés et de pouvoir serrer la main à nos hôtes, Armand de Decker (qui nous connaît déjà et nous reconnaît), Hermann van Rompuy et Karel de Gucht qui a le temps de plaisanter avec moi sur l’importance de la chimie dans les relations politiques. Nous pénétrons alors dans le salon d’honneur, empli de politiques locaux, de hauts dignitaires de l’armée et de diplomates. On mange quelques petits fours, boit une petite coupe de champagne, devise avec tel ambassadeur ou tel ministre puis on se souhaite de se revoir très vite.

Après un passage par la maison pour se changer (le temps se faisant pour le moins menaçant), nous nous rendons alors Place des Palais pour assister au défilé militaire. Après avoir traversé des rues interdites à la circulation et bordées de part et d’autres d’un public nombreux, nous rejoignons la tribune rouge d’honneur, à la droite de la tribune royale. Le temps est de plus catastrophique. Il fait 12 degrés, un vent abominable et la pluie n’attend que l’arrivée du Roi pour tomber par intermittence. Le défilé militaire est à l’image du temps, un peu catastrophique (et ridicule) et on souhaite vraiment que l’armée belge n’ait pas à intervenir. Il commence par les troupes de 1940 qui ne parviennent pas à défiler en rythme puis se poursuit par les troupes actuelles qui n’arrivent pas non plus à marcher au pas. Tous les véhicules de l’armée semblent également avoir été dépêchés pour le défilé : 4 Peugeot 206, deux camionnettes, 3 ou 4 canots pneumatiques, une ambulance … Le « clou » du « spectacle » étant la troupe d’élite d’intervention anti-émeute communautaires (sic !) constitué d’une bonne douzaine de gars casqués, munis d’un bouclier et d’une matraque et accompagné d’un nain (d’une naine ?). Après ces réjouissances, on ne s’attarde pas car, quelques minutes de plus et ce serait soit la congélation soit la pneumonie mais je n’oublie pas de remercier la responsable du protocole en lui recommandant toutefois d’organiser l’année prochaine le défilé pendant l’été.