vendredi 3 février 2006

M20 - Episode 1

Ohayô gosaimasu !

Voici donc le premier (vrai) épisode de mes aventures nippones !..

Mais avant de commencer à vous raconter les déjà mille et une anecdotes que j’ai déjà emmagasinées en un peu plus de 24 heures ici, je voulais commencer, une fois n’est pas coutume, par quelques remerciements. Un remerciement général tout d’abord à tout ceux qui ont déjà répondu à mes premiers mails. Ca fait réellement plaisir de recevoir autant de nouvelles alors que je n’étais encore quasiment pas parti. N’hésitez donc pas à continuer à m’écrire aussi abondamment, et pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, n’espérez pas passer inaperçus au milieu de la déferlante ... je veille !.. Un grand merci également à tout ceux que j’ai vus ou seulement croisés lors de ma petite fête de départ, entre le concert de Cali et les différentes démos de rock, c’était vraiment très sympa … et enfin, le plus grand merci du jour est adressé à Clara qui m’a sauvé la mise à l’aéroport mercredi où elle avait eu la gentillesse de m’accompagner et d’où elle a pu repartir avec plus de la moitié de mon excédent de bagages.

Je passe ensuite rapidement sur le voyage qui n’a pas été vraiment rapide … mais finalement, 12 heures, ce n’est pas si terrible, surtout au milieu d’une journée de 31 heures ! Le plus impressionnant est l’atterrissage sur le KIX, l’aéroport flottant d’Osaka, qui n’apparaît vraiment qu’au dernier moment alors qu’on s’attend à amerrir d’urgence d’un instant à l’autre.

A l’arrivée, Kuni, mon étudiant de l’année dernière était là pour me chercher et m’emmener directement au laboratoire. Une heure de route au milieu du trafic permanent de la ville d’Osaka, conduite à droite, une multitude de ponts (autant qu’à Venise d’après les japonais … mais pas exactement à la même échelle bien évidement) et nous arrivons sur le campus Suita de l’Université d’Osaka. Premier tour du labo, présentation des jeunes, … Pour le moment, les chefs (sensei) sont absents. Histoire de ne pas trop surcharger ce courrier d’anecdotes, je ne vais pas vous détailler aujourd’hui le fonctionnement du laboratoire pour me concentrer sur d’autres aspects et j’y reviendrai plus tard (quand j’aurai commencé à travailler !).

Dans l’après midi, après un déjeuner au resto-u japonais (là encore, le chapitre culinaire risque d’être long), nous sommes allés déposer mes affaires à la résidence que j’occuperai ces deux premières semaines (avant mieux !..). Dès l’entrée, c’est très japonais ! Il faut de déchausser, ranger ses chaussures dans un petit casier et enfiler les mules qui s’y trouvaient. Nous faisons la visite avec une dame charmante, bavarde au possible mais ne sachant que le japonais. Finalement, j’arrive à comprendre le fonctionnement de la cuisine, des machines à laver, des salles de bain communes, du climatiseur de ma chambre … Mes hôtes (Kuni et la secrétaire du labo) sont un peu horrifiés par la résidence mais je pense que ce sera correct pour le début.

Ma chambre est sommaire. Je pense que l’oreiller est rembourré par des grains de riz mais cette nuit j’étais tellement fatigué que j’ai très bien dormi. Le placard est tout petit, mais comme j’ai laissé la moitié de mes fringues à Paris, c’est moins grave. Le seul problème c’est qu’il n’y a pas l’Internet mais normalement, ça devrait être bon dans ma prochaine chambre. La salle de bain est collective. Pour y entrer, il faut échanger ses mules de couloir pour prendre des mules en plastique de salle de bain (idem dans les toilettes), et on règle automatiquement la température de l’eau avant de passer sous la douche. Du coté des toilettes, c’est la première mauvaise surprise, les toilettes « à la japonaise » sont au ras du sol et j’avoue ne pas encore avoir vraiment compris l’usage qu’on est sensé en faire. Pour que vous puissiez vous faire une meilleure idée, j’ai fait - comme Alex - des photos … Heureusement, il y a aussi des toilettes « western style ». La cuisine est également collective. Tout est impeccable, une rangée de frigo, des placards individuels (comme pour les chaussures), des ustensiles … Pour le moment, je n’ai pris que le petit déjeuner mais c’est très correct.

Après cette première prise de contact, je suis retourné au labo, me suis battu avec l’ordinateur pour pouvoir vous envoyer ces mails (et depuis ce matin, la victoire est totale !) et nous sommes ensuite aller dîner entre jeunes du labo dans un resto sympa et pas très loin de l’Université. Là encore, c’est ambiance japonaise (quelle surprise !). Il faut à nouveau enlever ses chaussures et les mettre dans un petit casier. Nous avons une salle individuelle avec une grande table au ras du sol entourée par des coussins. Bonne surprise, il y a un grand trou en dessous de la table et nous pouvons donc laisser pendre les jambes plutôt que de rester accroupis. Nous commandons de très nombreux plats. Tout est au centre de la table et chacun mange ce qu’il veut. Impossible de faire le détail de tout ce que nous avons mangé, d’abord parce que je dois bien avouer que sur la fin du repas, je n’étais plus complètement réveillé, ensuite parce que j’oublie au fur et à mesure qu’on me les donne les noms des plats que nous mangeons (au moins aussi vite que les noms des personnes que l’on me présente) et que bien souvent, c’est assez indescriptible. Il y a entre autres plats de nombreuses spécialités d’Osaka (des sushis carrés, une sorte de galette de pomme de terre avec des morceaux de poissons très fins qui semblent encore bouger), des sashimis, des huîtres frites (rien à voir avec les moules-frites, ici frites est adjectif d’huître) , des nouilles, des légumes revenus ou confits ou frits ou les trois ou pire encore, des brochettes, des fruits de mer, du tofu, du fromage ( ?), et même profiteroles au calamar avec un coulis de soja qui ressemblait vraiment à du sirop d’érable … Dans l’ensemble et sauf exception, c’était excellent !..

Aujourd’hui, retour au labo après une bonne nuit. Ce matin, nous attendions le retour d’Asahi-sensei, le n°2 du laboratoire, mais depuis ce midi, il semble que son retour ne soit plus programmé pour aujourd’hui. Je vais donc me mettre à mon séminaire que je devrai présenter ici vers la fin février.

J’espère que vous allez bien, que ce message n’était pas trop long et qu’il appellera de nombreuses réponses. En attendant, recevez toute mon affection. A bientôt.

mercredi 25 janvier 2006

M20 - Pilot

Bonjour à tous !


Vous n’êtes pas sans le savoir (enfin j’espère …), je pars mercredi prochain pour Osaka … pour ne revenir qu’à l’aube du printemps … plus précisément le 10 Avril …


La mission (que j’ai acceptée…) est donc d’exploiter à fond ces soixante-dix jours pour découvrir le Japon, et c’est dans cette découverte, à la fois de la vie professionnelle - puisque je vais quand même principalement là-bas pour travailler dans le laboratoire du Professeur Masuhara avec Kuni, mon étudiant de l’année dernière - de la vie culturelle, de la vie gastronomique … de la vie tout court au Pays du Soleil Levant que je vous invite à me suivre au travers de ces mails …


En échange, je compte bien évidement sur vous pour me donner de vos nouvelles, pour me raconter tout ce qui se passe, tous les ragots que je serais une fois de plus le dernier à apprendre (et le premier à retransmettre …), en un mot, pour garder le contact malgré les 9 heures de décalage horaire et les 9 606 kilomètres d’éloignement …


Pour l‘heure, je vous embrasse. A bientôt. Prochain épisode depuis le Japon !..