mardi 27 novembre 2007

Road Trip to Bruges

Puisque Tali ne sait naturellement pas passer tous ses week-ends enfermée dans la Résidence, notre programme officiel indiquait, à la date de ce dimanche 25 novembre, 11 heures, un « road trip » pour une destination qui nous restait à déterminer et qui fut donc Bruges.

A l’heure dite, les gardes du corps vinrent nous chercher et nous voilà partis dans notre grosse BM diplomatique toutes options (ne reste plus qu’à savoir les actionner) et que Tali conduit (non sans quelques surprises) pour la première fois, un garde du corps à l’arrière et flanqués de la voiture suiveuse et son gyrophare. Rapidement, la voiture suiveuse se mue en voiture pilote pour nous ouvrir la route (et surtout nous indiquer le chemin !). Après une petite heure d’autoroute vers le nord, nous voilà arrivés à la gare de Bruges, première étape de notre journée. Aucun souci pour se garer puisque nous nous rendons quasiment au plus près de l’entrée et que nous laissons les deux voitures et un agent en plein milieu d’une zone où le stationnement est interdit.

Dans la grande halle qui jouxte la gare (et qui est réfrigérée pour l’occasion) se tient une exposition de sculptures de glaces. Après avoir pris des tickets (grande question : 2 ou 4 ?.. mais les gardes du corps m’expliquent qu’ils se débrouillent) nous pénétrons dans l’enceinte féerique où nous entreprenons à la fois de visiter et de congeler nos compagnons qui n’avaient évidement pas prévu une telle température. Après cette rapide visite et le tour de l’exposition des centres d’études polaire (dont je pourrais bien vous reparler prochainement …) nous nous rendons alors en centre-ville où nous abandonnons une nouvelle fois les voitures sur une zone de stationnement interdit.

Après quelques moules-frites locales (deux tables pour deux personnes) nous commençons à arpenter les petites rues de Bruges, du cloître de la Maison Beguinale à la Cathédrale en passant par les petits canaux qui font la fierté de cette ville et justifient son qualificatif de petite Venise du Nord, jusqu’à la Grand’Place et sa patinoire.

A l’heure de rentrer, la pluie, qui nous avait épargné jusque là, fait son apparition et c’est sans regret que nous rejoignons les voitures pour nous mettre en route à vive allure, tous gyrophares allumés, vers Bruxelles.

samedi 24 novembre 2007

Les Fleurs de Forest

Le public belge est parait-il particulièrement chaleureux, et c’est pourquoi de nombreux artistes francophones réalisent les captations de leurs albums live en Belgique, ce qui est le cas de Pascal Obispo, qui a non seulement décidé d’enregistrer son concert bruxellois mais aussi de le mettre en valeur puisque les connaisseurs peuvent le retrouver jusque dans le titre de cet album. En effet, si l’album studio s’appelait les Fleurs du Bien, ce dernier, enregistré à Forest Nationale (l’équivalent bruxellois de Paris-Bercy), s’intitule les Fleurs de Forest et salue l’enthousiasme du public d’outre-Quiévrain.

C’est pourquoi, lors de notre (*) première sortie à Bruxelles, entre la Grand-Place et les Galeries du Roi et de la Reine, j’ai profité d’une visite chez un disquaire pour acheter ce nouveau double-CD « local ».

Je ne serai donc doublement pas objectif en vous disant que c’est album est excellent. En plus de très jolies interprétations des titres du dernier album, il comporte également une version très jazzie (et très agréable) du fameux Lucie, un mix entre Où et avec qui tu m’aimes et So Lonely de Sting et une version solo du duo Mourir Demain où Pascal s’amuse à monter quasiment aussi haut que ne le fait normalement Natasha Saint-Pierre dans la version originale. Le second CD « bonus » est quant à lui beaucoup plus disco et dansant avec en plus de son dernier duo avec Baby Bash (Nouveau Voyage) plusieurs versions de 1980, une chanson qui m’est chère …

En un mot, un chouette album qui tourne maintenant en boucle dans le « super-autoradio » de ma clio …


(*) Après vous avoir écrit du blog à la troisième personne du singulier comme Alain Delon, voilà que je vous sers de la première personne du pluriel (de majesté ?), puisque naturellement, sans la sécurité que nous n’avions pas prévenu, Tali n’a pas « su » m’accompagner …

vendredi 23 novembre 2007

Israël en musique

Après la première sortie privée, ce jeudi était l’occasion de la première sortie officielle avec ma cousine extraordinaire (et plénipotentiaire !), mais toujours pas ambassadeur (SAR Albert de B., si vous me lisez …). En prélude aux festivités qui vont jalonner l’année 2008 et qui célèbreront le soixantième anniversaire de la création d’Israël, l’ambassade d’Israël (et donc ma cousine quand même) avait organisé un concert de musique classique au Conservatoire Royal de Bruxelles.

La salle était fort jolie (comme on dit ici) et également fort remplie et le programme était fort intéressant, une fois. (Ça y est, ce blog est bilingue !). Au fil de la soirée, se sont succédés des musiciens, belges et israéliens, pianistes, violonistes, quartet à corde et même une jeune mezzo-soprane tout à fait charmante (et prénommée Rachel) qui ont interprété des pièces de compositeurs israéliens des soixante dernières années.

A l’entracte, je n’ai aucune difficulté à retrouver Tali dans le hall du Conservatoire, il suffit que je repère ses deux gardes du corps et m’en servir, tel un GPS, pour la « triangulariser ». A la fin du concert, nous allons féliciter les musiciens et les organisateurs et Rachel en profite pour nous présenter (en hébreu) son ami (bizarrement, dans ce genre de circonstances, je comprends très bien l’hébreu …). Nous pouvons alors rentrer à la maison après avoir longé le palais royal dans notre voiture officielle.

dimanche 18 novembre 2007

Le Roi du Karaoké

Samedi soir, je ne suis pas obligé, et même fortement encouragé à sécher le dîner de charité auquel Tali est invitée alors je décide de répondre à l’appel de mes collègues de Leuven qui se réunissent pour fêter la visite d’Anca, l’ancienne post-doc roumaine que je remplace (plus ou moins) au labo. Je fais donc une nouvelle fois le chemin qui commence à devenir familier et qui me conduit de la résidence à Leuven, en quelques 25 minutes, normalement …

Normalement car ce soir là, ça aurait pu beaucoup plus mal se passer. En effet, à l’entrée d’un des tunnels du périphérique intérieur de Bruxelles, je suis arrêté par un feu rouge surprenant au milieu de la rue. Après quelques minutes, les voitures derrière moi commencent à s’impatienter, à me faire des appels de phares, à me klaxonner et même à me doubler, je décide donc de leur emboîter le pas (ce n’est pas la première fois que je suis klaxonné à un feu rouge et les feux belges sont tellement mal conçus que j’en viens à me demander s’il n’y a pas certains endroits où il faut avancer au rouge). Cependant, nous avons la mauvaise surprise de tomber de l’autre coté du tunnel sur des agents de police qui arrêtent les voitures les unes après les autres. Quand j’arrive à leur hauteur, après qu’ils aient contrôlé les voitures qui m’avaient (heureusement) doublé, j’ai droit à un sermon de l’agent qui me demande le comportement usuel devant un feu rouge en France (généralement, je m’arrête dans la mesure où le feu est susceptible de passer un jour au vert et que les conducteurs derrière moi ne me forcent pas à avancer). Il me demande alors quelle serait ma réaction si les gens autour de moi se jetaient dans la Seine, j’apprécie la personnalisation de l’exemple, d’autant que ma nationalité étrangère me permet d’échapper à l’amende (ça change de la police de Leuven !)

J’arrive sans autre encombre chez Virginia qui a décidé d’organiser chez elle une soirée karaoké et qui est ravie que je lui prête mon micro. J’accepte de l’aider à passer les différentes chansons sur le logiciel de son ordinateur, la consigne étant qu’il y ait toujours de la musique même si personne n’est prêt à chanter, ce que j’ai rapidement traduit en si personne n’est prêt à chanter, j’en profite pour passer les chansons que j’ai envie de chanter. Visiblement, je les ai assez impressionnés (il faut dire que mon entraînement commando au Japon et sur l’Internet y est pour quelque chose) car ils parlent maintenant de moi comme le « roi du karaoké » et qu’ils comprennent maintenant mieux pourquoi j’aime bien les chansons de Mika qui passent au Seven Oaks, où nous finissons naturellement la soirée.

J’arrive néanmoins à m’en extirper à l’heure que j’avais prévu (ce qui est un exploit en soi) et je rentre (cette fois-ci sans problème) jusqu’à chez moi. Sans problème, jusqu’au garage … En effet, j’ai récupéré les différents badges qui permettent d’accéder au garage que le chauffeur à bien voulu me prêter. Je range donc la voiture dans un coin du grand garage qui se referme alors automatiquement. J’emprunte le couloir qui doit me mener à l’ascenseur mais une porte me fait face et je me rends compte que, bien que le chauffeur m’ait indiqué que j’avais la bonne clé, ma clé n’ouvre pas. Je suis donc coincé dans le garage, à 4 heures du matin, ma voiture fermée dans le box inaccessible et la porte d’accès à l’immeuble inouvrable. Heureusement, après quelques instants d’inquiétude, je parviens à trouver un moyen de ressortir dans la rue, fait le tour de l’immeuble pour accéder par l’entrée principale et finir par rentrer chez moi sans avoir été obligé de réveiller Tali en pleine nuit !..

samedi 17 novembre 2007

Première sortie officielle

Première soirée de présence de mon Excellence ? de son Excellence ? de leur Excellence plénipotentiaire et extraordinaire ? enfin bref de Tali en Belgique, première sortie officielle (privée) à laquelle j’ai le plaisir d’être convié : nous sommes invités à dîner chez une parlementaire bruxelloise.

Un quart d’heure avant le rendez vous, le chauffeur et les agents de sécurité passent nous chercher à la résidence. Dans la voiture (la notre), un des gardes du corps prend place à l’avant à coté du chauffeur pendant que les autres nous suivent dans une seconde voiture avec gyrophare. Nous arrivons à l’appartement de la député qui nous reçoit chez elle ainsi que le numéro deux de l’ambassade de Paris (qui a été longtemps en poste en Belgique et qui est par ailleurs un ami de Tali) et son épouse.

Autour d’un excellent dîner préparé par le mari de notre hôte, la discussion s’anime autour de différents thèmes d’actualité dont l’avenir de la Belgique ainsi que les relations diplomatiques avec Israël et certaines des informations sont « off record » et ne comptez donc pas sur moi pour vous les révéler !.. ;o).

Premier instant d’émotion quand la maîtresse de maison décapite (accidentellement) mon verre de vin avec le couteau à fromage puis quand Tali m’invite à réagir au panégyrique pro-Sarkozy tenu par le diplomate parisien. Je sais cependant rester diplomate, sans pour autant être crédule …

A l’heure du dessert, la conversation s’apaise et s’oriente vers la détermination du meilleur chocolatier de Bruxelles. Cette fois-ci, les propos de sont pas « off » et vous pouvez compter sur moi pour mener l’enquête en direction de Galerr et de Irsi !.. D’ici là …

vendredi 16 novembre 2007

Le jour du Roi

Le 15 novembre est en Belgique le « Jour du Roi », quel autre jour donc que ce jeudi pour déménager dans mon palace, d’autant que c’est aussi le jour de l’arrivée de ma cousine. Après de nombreuses tractations avec la directrice de l’administration de l’Ambassade (mon amie Ziva), j’obtiens la permission de pouvoir déménager mes affaires ce jour-là, ce qui tombe bien puisque c’est aussi le jour où je dois rendre ma chambre de la résidence de Leuven.

Après avoir modérément rempli la Clio, je fais un premier voyage vers Bruxelles. Le trajet prend moins d’une demi heure et je suis accueilli à l’appartement (nom de code, la Résidence) par une petite dame charmante, la gouvernante des lieux, que nous avons depuis décidé de baptiser Mimi bien que ce ne soit pas du tout son nom que nous ne parvenons toujours pas à retenir. Elle est surtout impressionnée par la grande sorcière qui a fait le voyage avec moi et qui est un cadeau de bienvenue pour ma cousine qui les collectionne.Après avoir commencé de remplir ma nouvelle chambre, je retourne au labo pour ne revenir à la résidence qu’en fin d’après midi.

Là, je retrouve Eduardo, l’homme à tout faire de l’appartement, qui m’aide à vider la voiture avant de nous laisser avec Mimi. Nous discutons (en anglais) puis je commence à vider mes affaires et à prendre possession de ma chambre, avant le choix décisif de ma salle de bain. Visiblement, Mimi s’ennuie un peu puisqu’elle fait le ménage dans cet immense appartement vide pour la quatrième fois de la journée et elle est ra-vie de pouvoir lancer une de mes lessives en attendant l’arrivée de Tali.

Nous allons bien nous entendre ! D’autant qu’elle est tellement attentionnée avec nous que j’ai presque l’impression d’avoir, comme Harry Potter, un elfe de maison qui range chaque chose que j’ai pu utiliser dans la journée. Chaque soir, je découvre ce qu’elle aura décidé de déplacer, que ce soit ma salle de bain où elle a choisi de trier mes affaires de toilette et ma pharmacie par genre, style, couleur et fonction, ou encore dans mon placard où elle œuvre à coup de fer à repasser auprès de mes chemises qui en avaient perdu l’habitude. On doit sûrement s’habituer à la longue, mais aussi prendre de mauvaises habitudes !..

mardi 13 novembre 2007

Le jour où j’ai appris que j’étais mort …

Je ne suis pas rancunier (enfin pas toujours …). Après mon expérience "visite médicale" (souvenez-vous), j’ai décidé de redonner une chance au corps médical et paramédical belge en allant, avec des collègues du labo, donner mon sang cette après-midi.

Arrivés dans le gymnase investi ce jour-là par la Croix Rouge locale, cela commence comme n’importe quel don du sang. Il faut remplir le traditionnel questionnaire de santé à ceci près que la difficulté est plus grande quand il faut répondre aux questions posées en flamand. Je me débrouille avec Ania (qui je le rappelle est polonaise) et Virginia (qui est espagnole). Il faut ensuite passer l’entretien avec le médecin, en deux temps puisque d’abord un jeune infirmier est chargé de contrôler la tension artérielle. Entre le (léger) stress du à la piqûre qui s’approche, et inhérent (pour moi) au contrôle de ma tension, j’explose une nouvelle fois le plafond mais - cette fois-ci - le jeune homme est prêt à prendre mon pouls … Enfin à essayer !.. Enfin, il tâtonne sur mon poignet pour arriver à la conclusion (partielle) que je n’ai pas de pouls. Pourtant, je le sens battre dans ma poitrine, au niveau de mon cou et il bat tellement la chamade que je pense qu’on doit même pouvoir le voir au niveau de mes tempes. Il insiste pour essayer sur l’autre poignet mais sans plus de réussite. Je suis donc bel et bien mort ! J’insiste alors pour le prendre moi-même et il est effectivement assez élevé pour justifier la tension elle aussi assez haute. Le médecin m’autorise alors à donner et la quantité minimale de sang me sera prélevée (pour une fois qu’ils ne me vident pas !) car c’est mon premier don en Belgique.

Le don se passe alors sans heurt et nous nous retrouvons par la suite autour d’un coca et de petits gâteaux. En effet, contrairement aux expériences que j’ai pu avoir à Cachan (avec Laurent), la collation roborative n’est pas très importante, en revanche, nous pouvons repartir avec un petit panier garni (un grand sac en plastique en fait) empli de chips, biscuits, préparation pour gâteau au chocolat, shampoing, magazines, et différents bons d’achats ainsi qu’une entrée gratuite pour la soirée « Blood on the Dance Floor » de jeudi soir ; mais surtout avec le sentiment d’avoir accompli une bonne action (… pour la Belgique mourante !..)

samedi 10 novembre 2007

Pour ne jamais manquer de ressources

En furetant dans les rayons du petit GB (l’équivalent local de Carrefour) à coté de chez moi, voilà sur quoi je suis tombé (le slogan est encore plus révélateur) :

J’en profite donc pour faire un petit clin d’œil à ma cheffe préférée. Tu veux que je t’en ramène la prochaine fois que je passe à Cachan ?.. D’autres intéressés ?..

jeudi 8 novembre 2007

Oh put1, un an !..

Un an déjà ! Il y a un an exactement j’obtenais le titre de Docteur de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan pour devenir Dr JAS, première étape avant de devenir le Dr JAS from KUL dont vous lisez maintenant les lignes (et qui commence de plus en plus régulièrement, consciemment ou non, à parler de lui à la troisième personne).

Je profite de ce message pour remercier très sincèrement et à nouveau ceux qui m’avaient accompagné pendant ce travail et ceux qui s’étaient joints à moi pour ma soutenance, parfois venant de (très) loin, et qui sont maintenant parmi les plus fidèles lecteurs de ce blog.

Que de changements (professionnels) depuis ce 8 novembre 2006, même si le rythme s’est sacrément accéléré les deux derniers mois !

La page Cachan a été finalement assez longue (et difficile) à tourner, après un septennat à l’ENS, mais la transition nécessaire a été utile puisqu’elle m’a permis d’obtenir ce post-doc à la KUL qui me convient (pour le moment) pleinement en même temps que de finir mon travail à Cachan (avec à la clé 4 publications sur ma thèse achevées en 2007).

Le principal changement a alors été ce long voyage de 340 kilomètres vers le nord-est, pour rejoindre le Plat Pays (qu’ils auraient tout aussi bien baptiser le Pluvieux Pays) et sa désormais fameuse (jusque sur ces pages) KUL. Pour faire un point rapide sur mes activités professionnelles ici, mes trois projets avancent à des allures différentes. Mon projet « bactéries » est sur des rails, les deux étudiantes microbiologistes sont de plus en plus autonomes et semblent profiter de mes conseils pour améliorer largement leurs expériences. Mon projet « hémato » avance doucement, avec comme principal avancement une collaboration avec Cachan (!!) et sa microfluidique qui avance diablement vite puisque les premiers circuits sont déjà en route (postale) vers Leuven. Et enfin mon projet « ADN » avec Louvain-La-Neuve est pour le moment le plus abouti (et le plus intéressant) avec de nombreuses réunions que je co-anime avec le professeur wallon, un projet de recherche (pour au moins 10 ans !) et déjà des premières manips avec Ania, la doctorante polonaise avec qui je m’entends particulièrement bien.

En attendant mon déménagement de la semaine prochaine, j’arrête (provisoirement) de faire le bilan pour me tourner vers l’avenir !..

mardi 6 novembre 2007

La métamorphose d’Orion

Rares sont les occasions, dans la vie d’un cavalier de loisir (un peu passionné certes) de vivre des reprises de rêve, au cours desquelles quelque chose se débloque véritablement dans le rapport homme-cheval pour passer d’une relation plus ou moins tendue et distante à une complicité à la limite du centaurisme.

La semaine dernière, j’avais laissé la petite jument qui m’a été attribuée au club littéralement effrayée par tout ce qui était possible de l’effrayer (le départ des autres chevaux vers les écuries et surtout cette fameuse moitié de la carrière, la « moitié de tous les dangers ») et hésitant à se reconvertir en animal bipède tant elle était prête à se cabrer pour un oui ou pour un non.

Ce soir, une opération reprise de confiance était au programme. Après un bon pansage, nous nous rendons dans la carrière et je commence tout de suite par l’occuper, enchaînant les cercles au pas, les 8 de chiffres, les demies voltes dans la partie « accessible » de la carrière. Eviter au maximum les lignes droites et surtout le temps de réfléchir à ce qui ne devrait pas avoir de raison de l’inquiéter particulièrement. Même travail au trot, la petite « pile électrique » commence à se muer en cheval attentif et réactif, mais toujours excessivement aux aguets.

Au bout de 20 min environ de travail sérieux et appliqué, le déclic espéré (mais honnêtement pas attendu avant quelques séances) se produit, Orion cède. Et pas à moitié, en un cercle, il me semble avoir changé de monture. Elle cède dans sa tête d’abord et accepte sans frémir d’aborder toute la carrière, elle cède dans son encolure et commence à se placer comme un vrai cheval au travail, elle cède dans ses allures (même si le trot est toujours très cadencé), elle ne se bat plus contre le mors. La métamorphose est presque incroyable. Mon ancien taureau de combat prêt à jaillir à chaque instant est devenu un vrai cheval (qui mérite maintenant d’apparaître en photo sur ce blog). Déplacements latéraux, travail au galop avec changement de pied, toute la déclinaison d’une reprise de dressage (simple mais sérieuse) y passe et, petit à petit, il me semble qu’il n’est presque plus nécessaire d’agir mais simplement de penser les exercices pour les communiquer à ma monture.

Pourtant, il faut bien descendre de cheval et de mon petit nuage, avec des étoiles plein les yeux et les félicitations de mon nouveau moniteur qui m’honore de la visite de l’écurie et me présente ses anciens chevaux de grand prix (il a été champion de Belgique).

148 jours

Il y a un peu moins de 5 mois, au début du mois de juin, je venais pour la première fois à Leuven, donner un séminaire dans le labo, séminaire qui allait décider de ma présence ici et de mon recrutement comme post-doc.

Le surlendemain de cette date qui ne marque pas (encore) l’histoire de la Belgique avaient lieu des élections fédérales qui celles-ci feront vraisemblablement date en Belgique, en effet, ces élections qui ont eu lieu il y a 148 jours n’ont toujours pas débouché sur la formation du moindre gouvernement, record absolu datant de la fin des années 80 battu !

Les négociations visant à l’élaboration d’une coalition baptisée Orange-bleue ont du mal à aboutir et semblaient pouvoir durer une éternité tant les négociateurs se refusent à aborder les vrais sujets, c'est-à-dire ceux du « communautaire » qui se cristallisent sur l’arrondissement BHV (j’ai donné déjà quelques précisions sur ces sujets dans un message intitulé « Une Belgique une fois, des Belgiques des fois). Mais cette orange bleue qui semble avoir du mal à mûrir (ce qui est normal, vue sa couleur !) risque de se retrouver sous forme de jus avant même la nomination d’un gouvernement car les néerlandophones ont posé un ultimatum sur la question de BHV qui termine demain (juste le temps de battre le record). En l’absence d’une solution (qu’il est impossible de trouver dans la nuit comme il a été impossible de la trouver ces 148 derniers jours), ils voteront lors de la Commission de la Chambre Intérieure (tout un programme) qui se tient demain, de façon unilatérale (et unilingue !), la scission de l’arrondissement ce qui aboutirait de fait à la rupture totale des négociations.

Et alors ensuite, que peut-il se passer ?.. Nul ne le sait !.. En tout cas, j’essaye de vous tenir au courant !.. Et si on leur proposait notre premier ministre, si si, rappelez-vous, on en a un aussi en France, un certain François Pignon, ou quelque chose comme ça !..

Jas shopping in Leuven

Vous allez commencer à trouver que je poste mes messages dans le désordre (ou en tout cas dans un ordre aléatoire), ce n’est pas complètement faux, mais vous allez voir plus bas qu’il m’arrive aussi d’agir dans le désordre !

Après cette première remarque liminaire, j’en ajoute toute de suite une pour ceux qui, en lisant l’intitulé de ce message, pourraient penser que je pète complètement un câble et que je me mets à parler de moi à la troisième personne, tel Alain Delon dans ses plus brillantes interviews, en effet, il ne faut pas confondre JAS (moi-même … ou lui-même !) et un Jas, qui en néérlandais est une veste.

Cette précision linguistique étant effectuée, revenons à nos moutons. Il y a plusieurs mois déjà, j’avais repéré (comme souvent) chez Zara une veste superbe, mais que j’avais plus ou moins décidé de ne pas acheter pour un certain nombre de raisons, à savoir que j’avais déjà presque la même (en version manteau) et parce que j’ai de toutes façons trop de vestes, et de vêtements de façon générale. Cependant, je l’avais déjà essayée plusieurs fois, de Paris à New York en passant par Lyon et j’avais décidé de la garder comme « achat compensateur éventuel », pour me remonter le moral en cas de besoin mais la séance de shopping à Anvers que je vous ai raconté précédemment avait quelque peu mis à mal ma volonté et je n’avais été sauvé que par l’absence d’un modèle à ma taille dans toute la ville. Ce lundi, de retour de Lyon, mon chemin croise à nouveau un Zara dans la rue commerçante de Leuven, par acquis de conscience ou goùt du risque, je monte à l’étage (pourquoi le rayon homme est-il toujours à l’étage ou au sous-sol ?) et là, par pure provocation, sur les 3 vestes restantes, deux sont à ma taille. Je ne résiste pas plus en pensant que je pouvais bien m’accorder ce plaisir même s’il n’y avait rien à « compenser » … pour le moment …

Car la fin du retour, je vous l’ai déjà raconté hier, de même que la visite au commissariat, l’amende, la recherche de la fourrière, l’attente interminable du dévisseur de sabots d’Anvers (ndt) … bref, plein de choses à compenser finalement !..

Ainsi, par ce Jas shopping, j’ai inventé le concept d’achat compensateur par anticipation … À suivre !

lundi 5 novembre 2007

Accueil Made in Leuven (Vol 2)

Ca commence par une mauvaise surprise. De retour de mon chouette week-end lyonnais prolongé, je décide de faire un crochet par chez moi entre la gare et le labo histoire de récupérer ma voiture et pouvoir ainsi rentrer tard/tranquillement. Problème : ma voiture n’est pas là ou je l’ai laissée en bas de chez moi en partant ! Après une visite chez le pizzaïolo d’en face, il s’avère que ma voiture a été « dépannée par la police » (sic). Ils sont bien gentils de dépanner les voitures mais je ne leur avais rien demandé, d’autant qu’elle marchait très bien.


Je me rends donc au poste de police au bout de ma rue, de l’autre coté du ring pour apprendre que ma voiture a évidement été envoyée à la fourrière. Après avoir pris mon passeport et avoir commencé de ce fait à me parler en français, le dialogue qui s’amorce avec l’officier m’aurait vraisemblablement amusé dans d’autres circonstances. Extraits choisis : « tu sais signer là une fois s’il vous plait … ça va (*) ? ». Il s’avère que - bien que cela ne soit pas du tout indiqué dans la rue où je me gare depuis le début de mon séjour – il serait interdit de se garer à moins de 5 mètres d’une intersection et que ma voiture se trouvait donc dans la « zone interdite ». Bizarrement, les voitures belges situées dans les mêmes endroits n’ont pas été inquiétées. Je ne crie pas encore à la ségrégation automobile, pourtant, je suis surpris de constater que ce jour là, les deux seuls autres automobilistes à avoir eu des ennuis de stationnement sont une hollandaise et un espagnol (vraiment, ces étrangers, ils doivent se croire tout permis !..).


L’addition est salée puisqu’elle s’élève au montant de réduction que j’avais réussi à obtenir de mes autres meilleurs amis du moment, le service client d’Orange, soit 125€ et le petit officier qui s’occupe de moi est apparemment en formation puisqu’il a du mal à débiter ma carte bleue. Il m’indique alors où se trouve ma voiture et me promets qu’il va faire le nécessaire pour qu’elle soit accessible le temps que je m’y rende.


Je passe sur la recherche du parking où ils ont lâchement abandonné ma Clio (puisque je n’ai pas fait preuve du meilleur sens de l’orientation possible, en fonction des médiocres indications qui m’avaient été fournies) mais je finis par la trouver, affublé d’un fameux sabot de Denver (ou d’Anvers ? puisqu’on est en Belgique). Malheureusement, personne pour la libérer. Au cours de mon périple précédent, j’avais fait la rencontre de quelques officiers de police affectés à la casse et je peux compter sur eux pour rappeler le commissariat où l’on se rend compte que mon jeune préposé à malencontreusement oublié de transmettre l’ordre de libération et que bien entendu, tout le monde est occupé ailleurs. Pendant mon attente, je vois arriver une autre voiture « dépannée » … polonaise cette fois !


Après plus de deux heures d’attente, le gendarme-serrurier vient enfin déchausser le pneu arrière de mon fidèle destrier et je peux donc arriver au labo, sur les coups de … 17 heures !.. Quelle bonne journée et quel plaisir de rentrer à Leuven, vivement le parking privé de Bruxelles (J-10) !
Moralité, il y a pire que nos amis les cyclistes pour contrarier la conduite automobile …

(*) Il faut noter que le « ça va » en français dans le texte, comme le « voilà » font partie du vocabulaire flamand de base.

vendredi 2 novembre 2007

Accueil Made in Leuven

Ca commence par une bonne surprise. Un message de Julie (des VIPs de Nouan) m’annonçant qu’elle vient à Leuven pour un séminaire le week-end de la Toussaint, charge à moi d’organiser une petite sortie locale pour la soirée du mercredi 31.

Ca continue par une bonne surprise. Alors que j’essayais de me renseigner au près de mes « collègues » du laboratoire sur les chouettes endroits où sortir en semaine à Leuven, voilà que ceux-ci prennent la soirée en main et me propose de l’organiser et de l’élargir en soirée de labo pour fêter la venue de Julie et ses amies et ce week-end de 4 jours (puisqu’en Belgique, les 1er et 2 novembre sont fériés). Rapidement, le programme se met en place, sous l’impulsion de Kris, un ex du labo qui a gardé de solides contacts et que l’on retrouve régulièrement lors de nos soirées du week-end. Le plan est le suivant : sweet piglet ribs et soirée jusqu’au bout de la nuit, plan avalisé par Julie et ses deux amies.

Je passe donc les chercher vers 20 heures à leur auberge de jeunesse, destination un café Jazz (de Blawe Katz, le Chat Bleu en français dans le texte ndt) du centre ville, réputé pour sa carte des bières particulièrement complète et que j’avais déjà repéré auparavant. Autour de quelques bières aromatisées, pêcheresse et autres krieks, je fais la connaissance des deux amies de Julie, sand-balleuse (sans faute de frappe) de renommée internationale (ou presque) ; Sabine, historienne du basket-ball et Charlotte, sociologue des sportives musulmanes ; venues toutes les trois pour un colloque international sur les sciences du sport.

A 21 heures, nous retrouvons les autres (à savoir Kris, James, Linh, Tanya, Virginia et ses parents en visite) à la brasserie Notre-Dame, celle-là même où j’avais dégusté mes premières moules frites le jour de mon arrivée à Leuven. Le dîner est très sympa, les travers de porcs, la spécialité de l’endroit, sont délicieux et très copieux (40 cm !) et l’ambiance est comme toujours très cosmopolite. Notre charmant voisin de derrière, un petit bourge prétentieux du XVIème (de Paris) à la voix de basse (peu discrète), à l’écharpe serrée autour du col (comme pour se pousser un peu plus) et à la conversation (affligeante) nous donne l’occasion de quelques fou rires mémorables.

Nous allons ensuite boire un verre dans un pub français (ah bon ?), le café manger (sic) sur Oude Markt (la place centrale de Leuven où se trouvent plein de bars et restaurants) avant de subir la désertion des filles pour cause de séminaire matinal le lendemain (vers 15 heures du matin…) et de poursuivre la soirée dans un autre pub (deux portes plus loin) pour danser dans une ambiance tropicale (pour Halloween … ne pas forcément chercher le rapport !) ; les parents de Virginia qui n’étaient quant à eux pas rentrés se coucher tôt faisant forte impression auprès de la jeunesse locale.

En conclusion de cette soirée d’accueil, mes collègues de labos sont excellents (aussi) pour organiser des soirées et les « doctorantes-sportives » sont les bienvenues quand elles voudront revenir à Louvain … enfin, à Leuven !..