mercredi 10 octobre 2007

Médecine du travail

On a l'habitude de dire que le qualificatif de "militaire" est souvent péjoratif. Par exemple, la musique militaire, la médecine militaire ... Une chose est sûre, le qualificatif "du travail" lui est compétitif, de part et d'autre du Quievrain. Aujourd'hui, j'ai testé pour vous la médecine "du travail" de KUL :

Ça commence déjà mal, la convocation et tous les papiers à remplir sont en hollandais ... j'essaye tant bien que mal de renseigner mon Naam et mon Vornaam mais mes compétences sont vite limitées, je laisse tomber les formulaires ... La convocation est stabilotée en orange, j'imagine que c'est l'adresse De Croylaaaaan 58. La rue De Croy est juste à coté de mon labo, je ne prévois qu'une demi heure. Second problème, la rue De Croy saute du numéro 52 au 62 avec entre les deux des gentilles petites ruches ... Bref, il faut être né là bas pour savoir que le 58 ne donne pas sur la rue et que le numéro est caché derrière la porte ... J'arrive donc juste à l'heure, dans un couloir désert, une salle d'attente déserte et je prend mon mal en patience. Au bout d'un long moment, une sympathique infirmière vient me chercher. Le temps que je rassemble mes affaires, elle a déjà disparu mais je finis par la retrouver.

Elle commence naturellement à me parler, le plus vite possible et en hollandais. j'arrive à lui faire comprendre que l'anglais serait plus commode et on "switche" donc. 5 minutes plus tard, quand elle me demandera ma nationalité, elle ne croira naturellement pas que je suis français puisque je sais parler anglais (sic). Après les formalités administratives, ça commence à se gâter.

Elle commence par contrôler ma vue. Je reconnais que c'est pas de sa faute et qu'elle n'est pas responsable du matériel mais elle teste toutes les conditions avec la même diapo qui comporte des c orientés vers la gauche, la droite, le haut et le bas. Un fois passée ma difficulté fondamentale à reconnaître ma gauche et ma droite, je réussi à peu près l'exercice malgré mon astigmatisme et sur la première série, elle me dit que j'ai tout juste, jusqu'à la ligne ou j'ai jeté l'éponge. Quand la même série se présente en vision de loin, je n'y peux rien, je me souviens de l'ordre des signes et donc je n'ai même pas besoin de me concentrer pour les voir (ça m'arrivait déjà quand j'étais petit, mon premier œil devinait les lettres tant bien que mal et mon second était systématiquement meilleur puisqu'il les connaissait déjà ...). je vous passe les détails de la visions binoculaire, puisque tout est parfait ... alors que je sais pertinemment que je ne lis pas ce qui est écrit ... Bref ...

Deuxième étape, toujours aussi amateur, la capacité pulmonaire. Elle me fait prendre mon inspiration et souffler dans sa machine ... mais sans avoir droit de me lever ... c'est bien connu, la capacité thoracique est bien meilleure avachi sur un fauteuil ...

On continue dans les conneries, elle me pèse tout habillé. j'ai dû insister pour enlever mes chaussures, mais je n'ai pas pu enlever mon jean ni tout le reste de mon bardas qui doit bien peser plusieurs kilos ... Ensuite elle me mesure avec une toise qui au lieu de descendre, monte ... et m'annonce royalement 1,31 m ... J'ai rajeuni d'un seul coup ... mais avec le poids qu'elle a mesuré, je ne dois pas être loin du mètre cube !.. heureusement, elle a lu à l'envers et on arrive à la conclusion qu'entre 1,31 et 1,76 m, c'est la seconde valeur qui est la bonne ...

Enfin, avec un petit sourire, elle me demande "do you feel like you can pipi now ?". Hum, sur le bureau, ça va être difficile, mais j'ai le droit de m'isoler aux toilettes où elle insiste quand même pour venir chercher le verre. Je ne sais pas si elle craignait que je m'arrête au distributeur de Fanta pour compléter ...

Elle me libère enfin ... Enfin, libérer est un bien grand mot puisqu'elle me conduit dans le bureau du médecin "du travail". Il a l'air beaucoup trop jeune pour être médecin, mais il va surtout s'avérer beaucoup trop nul pour l'être.

Il commence par essayer de parler anglais. je le fais répéter plusieurs fois une phrase qui ne veut rien dire et il me propose alors de *me* simplifier la tache en parlant dans un français ... tout à fait approximatif ... Il me fait raconter deux trois banalités sur mes antécédents médicaux (que le secret médical m'interdit de vous révéler) puis on arrive à son logiciel magique ou toutes mes données ont été téléchargées par la cruche voisine. Il y a un calcul automatique de mon IMC (indice de masse corporelle) qui conclut que je suis obèse ... tout habillé !.. Heureusement que je ne suis pas susceptible ou complexé, sinon, c'était la déprime directe !..

J'ai droit à un laïus interminable sur la dangerosité des manips que je fais, mais pas vraiment parce que les protéines (et les bactéries !) que j'étudie ne sont pas humaines et que donc c'est pas grave. Concernant ma vaccination contre l'hépatite B (qui n'est pas obligatoire), il me faut (obligatoirement) faire le test de niveau d'anti-corps ... Bref, on nage en plein délire ... je suis tellement calme qu'il me trouve une tension qui explose un peu la limite, mais comme il n'a juste pas contrôlé mon pouls qui, à ce moment là est trop élevé, cela n'a aucune valeur ... et je n'ai pas envie de me lancer dans une explication physique qui relie la pression artérielle aux pulsations cardiaques ... je me ferai suivre par mon "vrai" médecin ...

Il écoute ensuite mon cœur qui est "parfait" alors que pas un médecin qui m'a ausculté depuis 27 ans et demi n'a pas décelé un important souffle au cœur organique, qui a été contrôlé et recontrôlé ... mais qui est immanquable !..

Deux trois flexions, palpations, j'ai le droit d'enlever ma chemise mais pas mon t-shirt ... un examen de la thyroïde à deux doigts et beaucoup trop bas (si ma thyroïde est si basse, je suis vraiment inquiet !) et je peux enfin m'échapper avec mon formulaire d'aptitude et la promesse (en croisant les doigts) de revenir le voir l'année prochaine ... ou pas !!

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